
Voici pourquoi l’approche du parti d’opposition n’est pas opérante
Lors de l’émission 90 Minutes pour convaincre sur la radio nationale du Bénin, ce 2 mars 2025, Épiphane Quenum, membre fondateur du parti Union progressiste Le Renouveau, s’est prononcé sur la question de l’interdiction des séances dites de reddition de comptes des députés du parti d’opposition Les Démocrates.
Selon l’ancien préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral, cette initiative est illégale et relève d’une confusion sur le rôle des députés. Pour lui, la reddition de comptes est une prérogative du gouvernement et non d’un parti politique. « Le gouvernement n’a pas dit reddition de comptes de l’UP Le Renouveau. C’est une reddition gouvernementale, et c’est le gouvernement qui a le territoire national », a-t-il déclaré.
Les députés ont une mission bien définie : voter les lois, les vulgariser et contrôler l’action du gouvernement. Cependant, l’Assemblée nationale a mis en place un cadre officiel pour leur permettre d’être sur le terrain, à travers l’initiative « Les députés sur la route du village ». « Individuellement, un député ne se lève pas pour expliquer les lois », a-t-il insisté, estimant que Les Démocrates cherchent à détourner cette mission à des fins politiques.
Loin de s’arrêter là, l’ancien député de la Renaissance du Bénin a aussi critiqué la manière dont Les Démocrates comptent organiser leur initiative. Il précise qu’un parti politique peut tenir ses réunions dans un cadre privé, comme un hôtel, mais ne peut pas descendre dans la rue pour imposer son agenda. « Un hôtel n’a pas besoin d’autorisation pour accueillir un parti politique. C’est une unité commerciale avec ses propres dispositifs de sécurité. Mais eux, ils descendent dans l’espace public et disent : ‘nous voulons faire reddition de comptes’. Vous pensez qu’on va les laisser faire ? », s’est-il interrogé.
Cette déclaration d’Épiphane Quenum intervient dans un contexte où de nombreuses manifestations publiques sont interdites à l’opposition et aux centrales syndicales.
Samuel HOUNDJO