À Porto-Novo, la réhabilitation des marchés publics transforme le visage du commerce local. Modernité et attractivité sont au rendez-vous, mais les réalités quotidiennes des commerçants soulèvent de nouvelles préoccupations.
La construction de marchés modernes est au cœur de l’action gouvernementale au Bénin. Quelques mois après la rénovation du marché moderne d’Ahouangbo, les usagers et commerçants saluent la qualité des infrastructures mises en place dans le cadre de la deuxième phase du projet de modernisation des marchés publics. Hangars spacieux, allées élargies, meilleure ventilation et éclairage offrent un confort inédit, renforçant la sécurité et l’hygiène. Pour beaucoup, cette initiative du gouvernement s’inscrit pleinement dans la dynamique du Programme d’Actions et contribue à donner un nouveau souffle aux activités marchandes. « Le marché est à présent bien bâti et ressemble plus à un supermarché. On peut y circuler confortablement, loin de l’insécurité et de l’insalubrité d’autrefois », confie Charbel, un usager.
Toutefois, derrière cette attractivité se cachent des difficultés. Si le rez-de-chaussée connaît une forte affluence et une animation commerciale soutenue, le premier étage (R+1) peine à trouver son public. De nombreux stands y restent inoccupés, la clientèle se fait rare et les ventes stagnent. « Le marché est agréable, mais fermer à 20 heures nous empêche de satisfaire certains clients », regrette Dame Élise, vendeuse de légumes. Au R+1, le constat est encore plus amer : « Nous ne vendons presque pas. Beaucoup de nos voisines ont abandonné leurs stands faute de clients », déplore Dame Saïdath Achakè.
Face à ces difficultés, les commerçants multiplient les propositions. Certains suggèrent une promotion accrue du marché à la radio pour attirer davantage de clients, d’autres demandent un assouplissement des horaires de fermeture, voire une réorganisation des espaces par catégories de produits afin de fluidifier la répartition entre étages. La réussite du marché rénové dépendra de la capacité des autorités locales et nationales à répondre à ces préoccupations. Car si la modernisation des infrastructures est une étape décisive, leur appropriation par les usagers reste le véritable défi.
✍️Junior ATAYI (Stagiaire)
