Une réaction qui tranche quelque peu avec la tendance des anti-Houngbédji, si on peut le dire ainsi, contrairement aux attaques et polémiques des partisans de la mouvance présidentielle à l’encontre de Me Adrien Houngbédji, président de l’ex Parti du Renouveau Démocratique fusionné aujourd’hui avec l’Union Progressiste. Ceci suite à ces dernières déclarations appelant à l’organisation des élections inclusives, la relecture du code électoral, la libération des détenus politiques, le retour des exilés et biens d’autres sujets concernant la gouvernance du Président de la République Patrice Athanase Guillaume TALON, M. Hinnougnon Nathanaël KITTI enseignant-chercheur en science politique et en droit public à l’Université d’Abomey Calavi et vice-président du parti Les Démocrates a félicité le leader des Tchoco-Tchoco pour son courage d’avoir rompu le silence à nouveau le mardi 15 avril dernier lors de sa présence au sommet de la jeunesse beninoise face à ces sujets qui divisent la classe politique. À travers ces déclarations, le vice-président du département de l’Ouémé du parti Les Démocrates a salué la magnanimité et la grandeur du président de l’ancien parti de l’Arc- en- ciel, Me Adrien Houngbédji, plusieurs fois Président de l’Assemblée nationale et premier ministre et le rôle joué dans l’organisation de la conférence des forces de la nation de 1990. Il estime qu’il s’agit des déclarations qui pourraient corriger l’image que les Béninois ont de ce dernier depuis son appartenance au régime du Président Patrice Talon.
Voici l’intégralité de son interview accordée à une équipe de votre journal ce 17 Avril 2025.
«Quand on lit ses ouvrages où il a relaté sa vie, ses ennuis… Il a été condamné deux fois à mort. Comment il a fait l’exil, comment il s’est battu pendant la conférence nationale, on doit se dire que celui-là, ne devrait pas s’allier à ce régime en place. Et donc si Adrien Houngbédji a été obligé de soutenir le Président TALON après l’avoir combattu lors des campagnes électorales de 2016, je suis sûr que c’est à contre cœur il l’a fait…Il avait dit des choses prémonitoires mais le peuple n’avait pas compris. Je ne connais pas ses rapports avec le président TALON. Je n’en sais rien. Peut-être lui connaît le Président Talon mieux que moi. Il a ses raisons de le soutenir , peut-être contre ses propres intérêts, sa propre image. Aujourd’hui des gens font ressortir dans les médias, sur les réseaux sociaux, certaines de ses anciennes déclarations tenues il y a quelques années. Maintenant si celui-là( qui a beaucoup œuvré à l’organisation de la conférence nationale) à un an de la fin du mandat du président Patrice Talon décide encore de remettre en cause tout ce qu’il a eu à faire cela montre que son parcours et sa nature ne peuvent pas lui permettre de soutenir certaines choses. C’est en cela que pour ma part, les gens doivent le comprendre. Moi je l’ai compris et je le comprends. Je ne le critique pas. Mais je le félicite pour son courage. Il n’est pas la seule personnalité politique de marque dans notre pays. Il a été président de l’Assemblée trois fois . Il a été premier ministre.. Le patriarche Amoussou Bruno a été président de l’Assemblée et ministre d’État, le professeur Marturin Nago a été président de l’Assemblée également. Mais ceux-là n’ont pas eu le courage de dire ce que le président Adrien Houngbédji a dit. Il faut le féliciter d’abord. Je ne m’imaginais pas un seul instant que Maître Adrien Houngbédji puisse avoir une telle position.Aujourd’hui, on le voit comme quelqu’un qui se démarque de la mouvance de par ses critiques. Il est à féliciter et à encourager. En faisant cela, je suis sûr qu’à au moins 50 %, il va améliorer les mauvaises images que des gens avaient de lui. Cela va corriger des mauvaises images qu’il projetait dans l’opinion comme quelqu’un qui était complice. Et je pense que si c’est quelqu’un de la trempe de Houngbédji vu son parcours politique de 1991 à ce jour , qui fait ses déclarations, ça doit faire réfléchir et interpeller la conscience collective des béninois. Il a payé de sa liberté, sa vie privée pour la cause commune.»
Propos recueillis par Anatole Zinsou KINIFFO
